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'Ghost in the Shell' de Rupert Sanders (7/10)

Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.


Manga culte au Japon et déjà traité au cinéma à travers un long-métrage d’animation fascinant et onirique, ‘Ghost in the Shell’ revient dans une version standardisée en ‘live’, réalisé par le responsable (et coupable) du très mauvais ‘Blanche –Neige et le Chasseur’. Sur le papier, ce remake s’annonçait plutôt mauvais et c’est donc une surprise de voir débarquer un film réussi, suffisamment original pour se démarquer des blockbusters actuels. Du long-métrage d’animation, Rupert Sanders ne retiendra pas grand-chose, délaissant cette ambiance très particulière qui caractérisait le film. Heureusement, il ne se contente pas faire un bête copier-coller en standardisant tous ces éléments pour le public américain, et propose un film à l’ambiance très singulière. Visuellement, ‘Ghost in the Shell’ est une vraie réussite. Si les images, numérique oblige, peuvent sembler plus froides que l’animation, le monde du Major est crédible et tangible et on sent une vraie richesse d’inspiration dans le background, afin de permettre une excellente immersion dans ce futur pas si lointain. Sanders n’étant pas un immense réalisateur, il rate ci et là quelques scènes, proposant une mise en espace des scènes d’action parfois chaotique et certains cadrages pas toujours pertinents, mais il s’en tire avec les honneurs tant il impose dans chaque image une tonalité particulière. S’inspirant de Matrix, Blade Runner et autres grands standards de la science-fiction, il parvient à faire sienne l’inspiration de ses aînés (contrairement aux références très mal digérées qu’il étalait n’importe comment dans son précédent film). Si l’on perd au passage l’étrangeté incroyable du film d’animation, qui laissait, comme dans ‘Blade Runner’, beaucoup de place à l’imagination et à l’interprétation, ‘Ghost in the Shell’ propose néanmoins une histoire crédible et surtout riche. Soulevant (pas toujours élégamment) de nombreuses thématiques, le film montre plusieurs niveaux de lecture qui l’enrichissent par rapport aux grosses productions ‘bas du front’ trop souvent servies au public. L’histoire est lisible, balisée, mais bien amenée et servie par des comédiens investis. Grâce à un montage impeccable, le long-métrage garde suffisamment de mystères pour maintenir en haleine, malgré cette simplicité narrative. En définitive, ce remake de ‘Ghost in the Shell’ est une excellente surprise. Pas toujours maîtrisé, il impose une ambiance particulière et soulève des thématiques intéressantes. Visuellement superbe, il reste, à défaut d’un chef-d’œuvre, un bon film de science-fiction.

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