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'A Cure for Life' de Gore Verbinski (7/10)

Lockhart, jeune cadre ambitieux, est lancé sur la trace de son patron disparu dans un mystérieux centre de bien-être en Suisse.Pris au piège de l’Institut et de son énigmatique corps médical, il découvre peu à peu la sinistre nature des soins proposés aux patients. Alors qu’on lui diagnostique le même mal qui habite l’ensemble des pensionnaires, Lockhart n’a plus d’autres choix que de se soumettre à l’étrange traitement délivré par le centre…la Cure.


Après sa déconvenue ‘Lone Ranger’, Gore Verbinski tente de revenir à un genre qui lui avait apporté la consécration après son remake réussi de ‘The Ring’. Au vu du résultat, ce type de cinéma lui va à merveille tant ‘A Cure of Life’ est original et inventif. Un vrai vent de fraîcheur dans un genre souvent balisé. Dès les premiers plans, le thème et l’ambiance sont posés. Critique à peine déguisée du capitalisme, ‘A Cure for Life’ a un cynisme exquis en même temps qu’il appuie sa critique avec modération et justesse. Grâce à une réalisation absolument magnifique, Verbinski convoque rapidement le spectre du ‘Shining’ de Kubrick pour bâtir une histoire innovante. Tour à tour poétique, étrange, dérangeant, ‘A Cure for Life’ est une merveille d’inspiration qui louche parfois allègrement vers la poésie macabre à la Tim Burton, sans son aspect enfantin. A partir d’un scénario très bien construit, malgré quelques longueurs, Verbinski prend un malin plaisir à refermer le piège autour de son héros, et joue constamment avec les attentes du spectateur et son implication pour mieux le divertir. Il fait du sanatorium un univers délicieusement angoissant mais crédible, grâce à un souci du détail impressionnant. ‘A Cure for Life’ est surprenant car varié, osant des ruptures de ton parfois risquées, mais qui paient par leur audace. La réalisation est magnifique, appuyée par un montage d’une efficacité redoutable, à l’image de ces scènes simultanées qui par leurs actions se répondent et résonnent entre elles de manière efficace. Gore Verbinski gère parfaitement le mystère autour de son histoire et c’est avec un plaisir non feint que l’on découvre petit à petit cette délicieuse friandise macabre qu’il révèle parcimonieusement. Malheureusement, la dernière partie du film décevra quelque peu. Rompant ainsi la belle inventivité de son histoire, le final rentre un peu dans les clous, dévoilant une issue que l’on soupçonnait depuis déjà longtemps, ne prenant pas le risque de bousculer les perceptions de son spectateur en lui livrant une vérité simple et finalement beaucoup moins originale que le reste. Malgré ses petites imperfections, ‘A Cure for Life’ est un excellent moment et une bonne surprise.

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