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'Passengers' de Morten Tyldum (3/10)

Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…


Après avoir livré un bon polar nordique avec ‘Headhunters’ et surtout l’excellent ‘Imitation Game’, le norvégien Morten Tyldum revient avec un projet alléchant de science-fiction. Centré autour d’une romance dans l’espace, le scénario était l’un des plus en vue d’Hollywood et c’était avec impatience que l’on attendait le projet qui réunissait deux acteurs attachants et sexy : Jennifer Lawrence et Chris Pratt. Le résultat de ce ‘Passengers’ donne l’effet d’une bonne douche froide tant toutes les promesses tomberont dans une mécanique hollywoodienne implacable et aplaniront un scénario et des dialogues de toute façon complètement convenus. ‘Passengers’ aurait dû être un film intimiste de science-fiction et se rêvait en même temps blockbuster intelligent et profond mais à vouloir jouer sur tous les tableaux, il rate complètement son objectif. Dès les premières scènes avec Chris Pratt, la sauce ne prend pas. La réalisation est clinique, les décors sont fades et les scènes empruntées à Kubrick, se voulant métaphysiques comme celles du Maître, tombent à plat (les scènes dans le bar comme dans ‘Shining’, les sorties lyriques dans l’espace à la 2001). La faute à des personnages qui manquent de profondeur et des dialogues basiques et sans imagination. Dès lors, la romance qui se met en route est aussi travaillée que n’importe quel blockbuster hollywoodien. Ce qui prendrait une petite partie de film normalement s’étale ici sur une heure et aligne des poncifs et des clichés à la pelle. Pourquoi faire passer cette histoire d’amour au premier plan si c’est pour lui réserver un traitement par-dessus la jambe ? Nous ne serons jamais touchés face au destin tragique des héros, à cause de dialogues insipides et de deux acteurs qui ne seront jamais vraiment investis par cette amourette qui efface toute profondeur, toute humanité. Désespérément fade, le film accélère ensuite artificiellement le tempo pour une seconde partie plus dynamique mais toujours aussi creuse et alignant des incohérences flagrantes si bien que l’on se demande pourquoi raconter une histoire qui visiblement n’emballe même pas ceux qui la filment. Les situations ont été vues maintes fois et les ressorts scénaristiques sont tellement éculés qu’ils en deviennent ridicules (la scène du câble dans l’espace, tellement prévisible, voyons, trouvez autre chose pour une fois…) ‘Passengers’ est fade et terne, creux, sans profondeur. Si on ne fuit pas la salle par ennui, car le film sait ménager quelques petits effets, on reste complètement en dehors de ce rouleau-compresseur dont l’émotion proche du néant souligne le manque d’intérêt des principaux protagonistes. C’est mauvais !

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