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'Personal Shopper' d'Olivier Assayas (3/10)

Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…


Après un ‘Sils Maria’ convainquant, le réalisateur Olivier Assayas monte un nouveau projet avec l’actrice Kristen Stewart. A mi-chemin entre thriller et film fantastique, ‘Personal Shopper’, prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, promettait beaucoup de choses sur le papier. Au vu du résultat final, on se demande bien ce qu’Assayas voulait transmettre au spectateur tant le film accumule les moments creux et les vides narratifs, heureusement contrebalancés par quelques séquences qui réveillent l’intérêt. ‘Personal Shopper’ est en effet une coquille (presque) vide. Est-ce une réflexion sur la vie après la mort, sur la vacuité de la célébrité, sur la dérive d’une jeunesse sans but ni repère ? Le réalisateur français fait cohabiter deux films en un, deux personnages en un, sans jamais trouver de cohérence ou de fil conducteur. ‘Personal Shopper’ balance donc entre les deux ‘passe-temps’ de son héroïne principale, à la fois médium et ‘habilleuse de star’. Si la partie consacrée aux esprits est convaincante bien qu’émaillée de longueur (cette longue introduction où l’on voit Kristen Stewart visiter une maison vide pendant cinq minutes est très vite rébarbative), reprenant avec efficacité et simplicité les codes des films d’horreur, l’autre est d’une vacuité proprement lamentable. En effet, Olivier Assayas filme d’interminables séquences où Kristen Steward, peu crédible dans les scènes d’émotion, essaie, enfile et repose des vêtements. Les séquences s’étalent, se ressemblent, et n’apportent rien au film. Comme pour étaler le plus possible son maigre matériau narratif, le réalisateur multiplie les répétitions sans y apporter de critique, de supplément d’âme, si bien que l’on finit par s’ennuyer ferme. Avec son scénario bancal, il greffe par-dessus une intrigue policière cousue de fil blanc et facilement décelable qui retombe aussi vite qu’elle est montée. S’éparpillant ainsi dans beaucoup de directions, le réalisateur filme des séquences parfois réussies (celles où les esprits communiquent avec les morts donc) et d’autres d’une pauvreté visuelle lamentable, comme cette longue communication par texto entre l’héroïne et son mystérieux interlocuteur qui s’étale dans un manque d’inspiration éloquent. Une ironie lorsque l’on pense au prix prestigieux que le film a reçu. ‘Personal Shopper’ est donc une petite pointe de confiture que l’on aurait étalée sur une tartine trop grande. Pour quelques scènes savoureuses et attractives, il faut passer par de longues séquences visuellement lamentables et narrativement creuses. Vide et mal conçu, ‘Personal Shopper’ est une déception.

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