top of page

'Hacksaw Ridge - Tu ne Tueras Point' de Mel Gibson (8/10)

Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.


Attendu comme le retour en grâce du paria Mel Gibson, ‘Hacksaw Ridge’ débarque sur les écrans, précédé de critiques diamétralement opposées. Formidable film sur la foi et l’héroïsme ou cours de catéchisme lourdingue et pompeux ? Le film est un peu des deux mais démontre une nouvelle fois la force incroyable du cinéma de Mel Gibson. Plus tranché et exacerbé que ses précédents longs-métrages (pourtant, Apocalypto, Braveheart et la Passion du Christ étaient déjà assez extrêmes dans leur genre), ‘Hacksaw Ridge’ est un film puissamment orchestré qui, par son extrémisme, laissera beaucoup de spectateurs sur le carreau. Et pourtant, il faut être aveugle pour ne pas remarquer les prouesses du film, notamment d’un point de vue pictural. S’ouvrant comme ‘La Ligne Rouge’ de Terrence Malick, le film part pourtant sur un traitement sensiblement différent et très classique, à l’image des deux parties de ‘Full Metal Jacket’ de Stanley Kubrick. ‘Hacksaw Ridge’ déploie dans sa première partie les bases de son héros, qui d’un acte de violence originel va chercher constamment la rédemption dans la non-violence. Dans les mains d’un autre réalisateur, cette partie pourrait s’avérer complètement balourde et sans finesse. Entre la romance très premier degré et cliché, la musique sirupeuse, Mel Gibson frise avec le mauvais goût mais sans jamais l’atteindre. Il construit son récit du point de vue de son héros, à la fois frêle et tellement fort dans sa détermination, héros qui par sa naïveté, au sens le plus beau du terme, parvient à se construire. Car si Desmond est un individu extrême, à la foi presque inébranlable, Mel Gibson prend le parti de pousser son film dans le même jusqu’au-boutisme. Ce qu’il perd en nuances, le film le gagne en efficacité. Dès lors, cette deuxième partie, consacrée à la guerre, est un véritable uppercut, tant le réalisateur déploie mieux que quiconque la violence et la barbarie qui se niche chez les hommes. Iconisant volontairement son héros, il déploie effectivement une thématique chrétienne qui pourra paraître pompeuse et insupportable, mais qui au-delà de son message, montre la puissance phénoménale d’une conviction. Toujours premier degré, Gibson, par sa foi inébranlable en ses images, permet au film de s’élever avec force et propose des moments d’une intensité rarement vue au cinéma. Complètement extrême, tant dans sa naïveté que dans son message, ‘Hacksaw Ridge’ va forcément être clivant. Avec majesté et naïveté, Mel Gibson dresse un formidable portrait, héroïque et touchant, d’un homme prêt à tout pour ses nobles convictions. Le montrant comme un véritable Christ moderne, le réalisateur livre un film parfois lourd mais incroyablement puissant. A voir !

Recent Posts
bottom of page