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'Don't Breathe - La Maison des Ténèbres' de Fede Alvarez (8/10)

Pour échapper à la violence de sa mère et sauver sa jeune sœur d’une existence sans avenir, Rocky est prête à tout. Avec ses amis Alex et Money, elle a déjà commis quelques cambriolages, mais rien qui leur rapporte assez pour enfin quitter Détroit. Lorsque le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une petite fortune, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup. Mais leur victime va se révéler bien plus effrayante, et surtout bien plus dangereuse que ce à quoi ils s’attendaient…


Responsable du bon remake d’Evil Dead, le réalisateur Fede Alvarez poursuit dans la veine horrifique avec cette fois un film original : Don’t Breathe.

L’introduction laissait présager un film un peu fade. Avec son trio d’ados assez stéréotypés, cela n’augurait rien de bon pour la suite. Pourtant, malgré cette exposition classique, Fede Alvarez ne va cesser de surprendre son spectateur pour lui proposer quelque chose d’à la fois simple et efficace.

L’idée de transformer une victime potentielle (un aveugle) en redoutable machine à tuer est excellente et suffisamment nouvelle pour éviter une énième resucée sans saveur. Le réalisateur ne perd pas de temps et plante rapidement son décor et ses personnages pour entrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire les évènements qui vont se dérouler dans cette fameuse ‘maison des ténèbres’.

‘Don’t Breathe’ sera un formidable film à suspense. Maitrisé de bout en bout, il restera probablement le film d’horreur le plus réussi de cette année, sans verser dans l’infiniment gore ou l’outrance.

Dès le premier sursaut, complètement imprévisible, le réalisateur semble poser une chape de plomb sur son long-métrage. Il dispose avec malice des (souvent faux) indices lors de la scène d’intrusion, qui permettent au spectateur d’extrapoler les évènements à venir pour mieux jouer avec son attente.

Grâce à ce dispositif intelligent, le réalisateur implique rapidement le spectateur au cœur de l’intrigue pour déjouer ses prédictions (allusion à la première image du film) et le tromper. Fede Alvarez maitrise donc parfaitement les codes narratifs et les met au service d’une mise en scène impeccable.

‘Don’t Breathe’ est un modèle du genre. Bien filmé et doté d’une ambiance incroyable, le film propose moult rebondissements et retournements de situation afin de garder la tension au cordeau. Sans réel temps mort, le film fera vivre des moments absolument divins en termes de suspense, sans oublier d’instiller un malaise souvent dérangeant qui remettra en place la majorité des films pour adolescents pré-pubères trop lisses.

‘Don’t Breathe’ n’est pas exemple de défauts. Si le scénario est bien rythmé et rondement mené, il n’échappe pas à quelques incohérences. On aurait aimé également des personnages plus attachants ou détestables qui auraient pu mener ce long-métrage encore plus loin.

Mais ces maigres défauts pèsent peu au sein d’un film absolument réussi. Véritable montagne russe émotionnelle d’une maîtrise formelle exceptionnelle, ‘Don’t Breathe’ est le film d’horreur de l’année.


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