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'Comancheria (Hell or High Water)' de David Mackenzie (6/10)

Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter.


Ecrit par un ancien acteur de ‘Sons of Anarchy’, ‘Comancheria’ est le nouveau scénario de Taylor Sheridan, salué pour son script de ‘Sicario’. Réalisé par David Mackenzie et secondé par une belle brochette d’acteurs, le film avait de quoi appâter et remplit en définitive plutôt bien son contrat. ‘Hell or High Water’ en version originale, est un film plutôt bien pensé et troussé, grâce à une réalisation efficace et soignée de David Mackenzie. S’ouvrant sur un plan-séquence très bien pensé, le réalisateur déploie une grammaire cinématographique travaillée et toujours juste. Véritable western des temps modernes, le film montre le destin (souvent tragique) de deux frères, nés dans la misère et qui essaient de s’en sortir malgré un système qui les maintient dans leur pauvreté. La richesse de ‘Comancheria’ se situe dans ce niveau de lecture, qui apparait en filigrane et qui rend le film beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. Sans verser dans le film social, David Mackenzie, appuie suffisamment son propos pour ne pas être lourd et donner du sens à la cavalcade de ses deux anti-héros. Si la réalisation de ‘Comencheria’ est une réussite, elle est cependant ternie par des maladresses qui affaiblissent un peu le long-métrage. Ainsi, en opposition aux deux anti-héros, le scénario ajoute l’histoire de deux policiers, dont l’un va bientôt partir en retraite. Si l’épopée des braqueurs est bien troussée et finalement assez originale, celle, beaucoup plus lente, des deux marshals, reste en-dessous au niveau de l’intérêt. Assez convenues dans leur écriture, ces scènes n’apportent pas toujours beaucoup d’éléments au film et cassent le rythme. Si l’idée d’opposer ces deux antagonismes légendaires (les policiers et les voleurs) afin de mieux saisir les nuances de leur combat est alléchante, elle n’est malheureusement pas aboutie et grève un scénario qui aurait mérité de mieux avancer ou approfondir l’histoire du côté de la police. ‘Comancheria’ reste un bon film, traversé par des fulgurances et des scènes magnifiques, mais grevé par une histoire policière un peu moins palpitante et finalement assez convenue. Le film reste assez classique et donne souvent une impression de déjà-vu mais comporte suffisamment de qualités pour qu’on s’y plonge avec un intérêt certain.

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