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'Victoria' de Justine Triet (4/10)

Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria.


Comédie remarquée lors du dernier festival de Cannes et plébiscitée par une presse enthousiaste, ‘Victoria’, réalisé par Justine Triet, a suscité beaucoup d’intérêt et d’attente. Qu’en est-il vraiment de ce film porté par la fraîcheur naturelle de Virginie Efira ? Malheureusement, cela peut se résumer à ‘beaucoup de bruit pour rien’. Le film est à l’image de ce personnage secondaire pourtant moqué pendant la scène de mariage qui saoule littéralement l’héroïne, parfaitement incarnée par Virginie Efira. A force de paroles, de ‘psychologisation’, le personnage devient ridicule en se prêtant de faux airs intellos, et malgré son traitement comique, le film de Justine Triet se rapproche étonnement de ce rôle. Extraordinairement bavard et psychologisant, ‘Victoria’ est assez symptomatique d’une certaine pensée de ‘bobos parisiens’ qui aiment à se mettre au centre et se donner des airs intéressants en parlant de psychologie. ‘Victoria’ est un film très intellectuel qui malheureusement semble prisonnier dans la tête de sa réalisatrice, à l’image de son héroïne qui intellectualise tout mais qui ne se sort jamais de ses propres pièges mentaux. ‘Victoria’ est donc un film paradoxal puisqu’il montre l’intellectualisation et la rationalisation extrême de ses personnages, qui bavards et sûrs de leur point de vue foncent droit dans le mur sans se soucier du mal qu’ils font à leur entourage et à eux-mêmes, mais Justine Triet utilise du même mécanisme pour construire son film. Censé raconter les errements de son héroïne, ‘Victoria’ explique beaucoup, parle beaucoup, mais ne semble pas se sortir de ses problèmes. Plus d’une heure pour n’apporter aucune évolution à son personnage, sauf dans la dernière ligne droite, c’est un peu léger et ‘Victoria’, malgré ses airs de film intello et référencé, reste désespérément creux. C’est dommage car les images de la réalisatrice possèdent une véritable âme et sont soigneusement mises en scène, mais cela n’empêche pas un ennui assez fort de s’installer suite aux interminables joutes verbales qui tapissent le film de part et d’autre. Porté par une musique excellente, le film est parfois drôle, mais malheureusement pas assez souvent. Se situant plutôt entre le drame et la comédie, ‘Victoria’ hésite constamment sur la route à prendre et rate le coche. Le traitement hautement intellectuel de l’histoire est aussi un énorme frein à l’émotion qui restera aux abonnés absents du début à la fin. Souvent énervant, bavard à outrance et un poil hautain et pédant, le nouveau film de Justine Triet est une déception. Restent quelques moments sympathiques et une actrice qui prend un plaisir certain à son rôle.

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