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'Frantz' de François Ozon (6/10)

Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.


Cinéaste prolifique, à la fois audacieux et inégal, François Ozon revient avec un drame historique qui ausculte les relations franco-allemandes au sortir de la première guerre mondiale. Son ‘Frantz’ est une fresque poignante, ambitieuse, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

S’ouvrant sur de magnifiques cadres en noir et blanc, le réalisateur pose l’histoire tragique de son héroïne principale, Anna. Il parvient avec un souci du détail à rendre toute l’ambiance et les enjeux de l’Allemagne de 1919 et plante son décor de manière irréprochable.

L’histoire qu’il va développer est exemplaire en tout point. Les acteurs sont magnifiques, à commencer par Paula Beer qui crève l’écran de manière naturelle et évidente. Cinéaste sensible et intelligent, François Ozon met parfaitement en images le chagrin et les émotions d’Anna, puis son trouble lors de la rencontre avec Adrien, parfait Pierre Niney.

L’histoire et la psychologie qu’il va développer par la suite permet à ‘Frantz’ de s’épanouir tout en fragilité et délicatesse. Ozon arrive parfaitement à rendre les émotions sans surligner ses effets et mettre en scène de manière crédible les troubles qui agitent ses deux héros.

Si la première partie, en Allemagne, de Frantz est exemplaire et aborde une foule de thématiques impressionnantes, à la fois une description juste des tensions franco-allemandes, une étude approfondie du deuil, de la culpabilité et du pardon, la seconde partie va malheureusement grever la formidable entreprise.

Les scènes qui se déroulent à Paris poursuivent l’exploration thématique d’Ozon mais font malheureusement retomber la merveilleuse magie de la première heure. Le scénario fait un surplace flagrant et les thématiques abordées ne semblent être que des redites de la ‘partie allemande’. Le récit et le rythme du film en perdent une force incroyable malgré quelques moments forts délicatement filmés.

En résulte une légère impression de déception et la peine de voir passer un film qui aurait pu être parfait s’il avait tenu la distance et continué sur sa lancée. ‘Frantz’ est donc un film d’excellente facture mais qui rame un peu dans sa seconde partie. Reste un long-métrage graphiquement magnifique et ambitieux en tout point.


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