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'Instinct de Survie - The Shallows' de Jaume Collet-Serra (4/10)

Nancy surfe en solitaire sur une plage isolée lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle se réfugie sur un rocher, hors de portée du squale. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats…


Après son très bon ‘Esther’ et ses (moins bons) films d’action, Jaume Collet-Serra revient avec une alléchante proposition de film de requin qui donne envie après les nombreux nanars proposés par l’industrie cinématographique depuis le maître-étalon spielbergien.

‘The Shallows’ est-il le nouveau ‘Dents de la Mer’ ? Malheureusement non, malgré d’excellentes séquences qui le classent tout de même loin des navets du genre.

‘Instinct de Survie – The Shallows en version originale’ est malheureusement dès le début grevé par sa simplicité et sa naïveté vraiment premier degré. A l’image des séquences d’introduction et de conclusion, on sent que l’intérêt du réalisateur se situe avant tout dans le suspens qu’il développera par la suite et sacrifie donc complètement ses personnages et leur background.

Expulsé en quelques phrases, le passé de cette jeune interne en médecine, solidement campé par Blake Lively, est assez ‘cliché’, ainsi que les interactions qu’elle aura avec les rares êtres humains qui habitent le film. Très basique, l’écriture du scénario déçoit donc et se révèle rapidement bas du front.

Heureusement, le film se rattrapera sur les séquences d’action et le suspens, correctement amenés. L’entrée en scène du requin se fait attendre mais est réussie. La réalisation de Jaume Collet-Serra est efficace et toujours claire. Le long-métrage parvient donc à garder un intérêt grâce aux multiples séquences à suspens qui laisseront quelques traces d’effroi et de peur. Ces séquences sont intelligemment placées et participent à la relative bonne tenue du film.

Malheureusement, le scénario reste assez maigre et basique. Si le film se laisse regarder sans déplaisir, il ferme beaucoup de portes en ne laissant dans le cadre que son héroïne principale, souvent iconisée à outrance. Si ‘Instinct de Survie’ tente de copier ‘Gravity’ en installant un survival qui fonctionne comme un processus de deuil, il en évacue toute la profondeur. Jamais bien traité, le deuil de l’héroïne est servi comme un cheveu sur la soupe et n’est jamais traité avec justesse.

Aucune portée symbolique n’est à rapporter et c’est fort dommage, tant le comportement anti-naturel du requin aurait pu trouver une explication philosophique pour justifier un tant soit peu ses actes et sa présence. De même, l’interaction qu’entretient l’héroïne avec une mouette devient complètement ridicule parce que mal traitée. ‘Instinct de Survie’ est malheureusement trop bête pour proposer quelque chose de vraiment sérieux.

Si le film évite de trop montrer la bête dans la première partie, utilisant certains hors-champs de manière efficace, il se vautre dans la démonstration lors d’un final un peu trop grandguignolesque et tiré par les cheveux.

Efficace mais un peu idiot, ‘Instinct de Survie’ se veut très sérieux mais aurait beaucoup mieux fonctionné avec second degré, tant il essaie maladroitement de recopier la profondeur des survivals habituels.

Le film propose malgré tout quelques séquences réussies mais reste globalement décevant.


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