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'Conjuring 2 : Le Cas Enfield' de James Wan (4/10)

Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s'agira d'une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…


Un peu rapidement décrété ‘Nouveau Maître de l’Horreur’, James Wan avait réussi avec le premier ‘Conjuring’ à proposer un film d’horreur classique mais efficace, et c’était avec impatience que l’on attendait la suite, basée sur le fameux ‘Poltergeist d’Enfield’, déjà traité dans un très bon téléfilm de la BBC ‘The Enfield Haunting’. James Wan réussit-il à renouveler le pari de ‘Conjuring’ ? Malheureusement non. ‘Le Cas Enfield’ est bien en deçà de son prédécesseur et montre clairement les limites du cinéma de James Wan. Explications. ‘Conjuring 2’ commence plutôt bien et rentre rapidement dans le vif du sujet. Si l’on sent la peur et l’effroi moins présents que lors du premier opus, les premières scènes de nuit dans la maison d’Enfield constituent une très bonne entrée en matière. Réalisation soignée, cadrages et lumières travaillées, musique bien flippante, tout semble là pour assurer au spectateur sa dose de sursauts et d’adrénaline. L’atmosphère devient lourde, grâce au très bon rythme instauré dans l’histoire, qui fait donc la part belle aux séquences effrayantes. Malheureusement, après un excellent départ, les choses se gâtent un peu. James Wan ne fera pas dans la finesse et ne propose rien d’autre qu’un parcours de train fantôme aux effets faciles et répétitifs. En effet, ‘Conjuring 2’ est un film d’horreur pour jeunes filles ou pour novices et ne propose rien de nouveau. Si l’on s’attendait à un film dérangeant, comme cela avait été annoncé lors de la promotion du film, force est de constater que le film est étonnamment léger. Pas de gore, pas de situations dérangeantes comme dans les classiques du genre, qui auraient participé à la montée en tension du film. ‘Conjuring 2’ est étonnement basique et primaire et compte sur l’esbroufe pour effrayer à moindre frais, finissant par devenir grandguignolesque. Les sursauts ne seront amenés que par une musique soudain assourdissante, ou par des cris brutaux (les fameux jump-scares, qui seront répétés jusqu’à l’écœurement), et masquent mal un scénario assez bête dont la résolution trop facile fait penser à un épisode de la série ‘Charmed’. Rien n’est mis sur l’ambiance, sur le dérangeant, et après la première partie, tout se délite. Emaillé de longueurs qui détruisent sans arrêt la tension (mais que vient faire cette longue chanson d’Elvis en plein milieu du long-métrage ?), ‘Conjuring 2’ devient véritablement une caricature. Jamais perturbant, le film fera sursauter mais sans jamais approfondir les mécanismes de la peur qui pourtant trouvaient dans cette histoire un écho conséquent. Alternant raccourcis scénaristiques et longueurs incompréhensibles, le film sombre peu à peu dans le n’importe quoi et rate complètement ses effets, en plus de proposer une version beaucoup trop déformée des faits (en vrai, les époux Warren n’ayant joué qu’un petit rôle dans la résolution de l’affaire). ‘Conjuring 2’ est par conséquent un film d’horreur assez lourd, bien que soigné sur l’aspect technique. Facile et finalement assez inoffensif, c’est un blockbuster pour adolescents qui n’auront pas vu les classiques du genre. Une grosse déception.

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