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'Warcraft' de Duncan Jones (1/10)

Le pacifique royaume d'Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l'autre à l'extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie.


Si le massacre des franchises vidéo-ludiques au cinéma reste malheureusement la norme depuis longtemps, le dernier triste souvenir étant cet affront infâme appelé ‘Resident Evil’, on pouvait espérer beaucoup de l’adaptation de ‘Warcraft’ par Duncan Jones. Le réalisateur, après les remarqués ‘Moon’ puis ‘Source Code’, qui ont fait leur effet parmi les amateurs de science-fiction, promettait d’amener sa démarche toute personnelle dans ce gros blockbuster calibré mais malheureusement, le film est une déception de la première à la dernière minute. Commençons par le seul vrai point positif du film qui comblera les amateurs des jeux vidéo : le design. En effet, tous les costumes, décors et effets visuels montrent un véritable respect de la licence du développeur Blizzard et l’on retrouve les humains et Orcs parfaitement modélisés, idéal pour nous plonger dans cet univers si coloré et particulier. Malheureusement, ce sera à peu près le seul point positif du film car tout le reste est véritablement au ras des pâquerettes, à commencer par son scénario écrit par une classe de maternelle. Si ‘Warcraft’ a visiblement pour ambition d’instaurer une franchise durable d’heroic-fantasy et de réitérer le succès du ‘Seigneur des Anneaux’, le film ne se donne jamais les moyens d’y parvenir. Le scénario commence donc en quatrième vitesse, en bâclant clairement la mise en contexte et en bombardant le spectateur de diverses informations pour planter le décor à la va-vite, ayant trop peur d’ennuyer. La suite sera malheureusement du même acabit : jamais le film ne prendra le temps de construire et développer ses personnages, survolant l’histoire personnelle de chacun pour faire avancer le film le plus vite possible. De cela résulte un problème majeur : le manque d’empathie ressentie pour des personnages à peine esquissés, et donc un manque d’enjeu crucial concernant leur destinée. En se concentrant majoritairement sur l’action plutôt que sur le facteur humain, le film se tire une balle dans le pied. Ce manque de caractérisation des personnages est visuellement souligné par un choix de casting complètement à côté de la plaque. Choisir Ben Foster pour incarner le Gardien, censé représenter la sagesse ultime du monde de Warcraft, est d’une bêtise incommensurable. Habitué des films de gros bras et des blockbusters, le comédien est très peu crédible dans le rôle du sage. Le reste du casting n’est pas mieux, en plus de très mal jouer : le Roi et la Reine des Hommes ont le charisme faiblichon, Lothar, le héros humain, est fade et semble drogué tout au long des séquences. Le casting des humains est lamentable et heureusement rattrapé par des Orcs bien modélisés dont le jeu d’acteur est bien masqué par les effets spéciaux. Ratant donc complètement ses personnages, on pouvait attendre de ‘Warcraft’ qu’il assure au niveau des scènes d’action. Malheureusement, le film se vautre à nouveau. Les combats manquent clairement de dynamisme et les acteurs, mal dirigés, semblent combattre des guimauves tant leurs mouvements manquent de conviction et de dynamisme. La mise en scène est juste correcte mais ne propose aucune scène vraiment imposante malgré le grand renfort d’effets spéciaux et le film ne prend donc jamais l’ampleur mythologique de l’histoire qu’il veut conter. Malgré son budget et des effets spéciaux globalement à la hauteur, le film s’encombre de certains effets visuels dignes des plus gros navets de l’histoire du cinéma. A grand renfort de bouillie verdâtre, de costumes parfois complètement ridicules, le film fait souvent rire par son côté ‘cheap’ et achève de convaincre de la bêtise du projet. Il n’y a malheureusement pas grand-chose à sauver de ce ‘Warcraft’ si ce n’est un bon respect visuel du jeu vidéo. Mal écrit, mal filmé, mal conçu, mal joué, mal monté, le dernier film de Duncan Jones est un ratage complet qui, espérons-le, ne verra pas naître une nouvelle licence…

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