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'Cafe Society' de Woody Allen (4/10)

New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d'étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l'engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n'est pas libre et il doit se contenter de son amitié. Jusqu'au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l'horizon s'éclaire pour Bobby et l'amour semble à portée de main…


La cuvée Woody Allen 2016 est arrivée. Après un ‘Homme Irrationnel’ plutôt bien troussé, on attendait le nouveau film du réalisateur avec impatience mais ‘Café Society’ est un film mineur et malheureusement pas très inspiré.

Le film possède pourtant de nombreux atouts et notamment sa direction artistique impeccable et soignée. Woody Allen semble s’inspirer des années 30 pour redynamiser sa caméra, s’inspirant des décors pour une mise en scène élégante et soulignée par une magnifique lumière.

Déclaration d’amour au cinéma des années 30, ‘Café Society’ aurait pu être un vibrant hommage mais reste sur des rails très stricts dont on connait déjà à l’avance les virages et les circonvolutions. ‘Café Society’ est malheureusement une redite en moins bonne de ce qu’a pu faire Allen (mais aussi le cinéma romantique et dramatique) depuis des dizaines d’années.

L’intrigue est d’une banalité imparable autour d’histoires d’amours manquées qui vont continuer à se chercher malgré le temps. La seule originalité est l’époque dans lequel le film prend pied mais Woody Allen ne s’en sert que comme décor, jamais comme élément de sa dramaturgie.

Allen, qui possède pourtant un don incroyable pour croquer des personnages névrosés et hauts en couleur, semble ici peu inspiré pour donner vie au héros malheureusement assez insipide campé par Jesse Eisenberg.

Le scénario est bancal et enchaîne les longueurs malgré quelques passages plutôt drôles qui réveillent un peu l’attention. Le film met un bon tiers avant de dévoiler ses enjeux et sa thématique réelle, et semble étirer son peu de substance sur les deux-tiers restants. Avec une fin bâclée qui se veut ouverte mais qui aurait enfin pu dire quelque chose d’intéressant si elle avait été développée, Woody Allen semble en mal d’inspiration.

Si le casting est globalement à la hauteur, Jesse Eisenberg reste très (trop) sobre, peut-être pour compenser sa prestation survoltée et énervante dans ‘Batman Vs Superman’. En découle un personnage un peu fade, pas très bien écrit, dont Allen ne parviendra jamais à pénétrer la carapace. Kristen Stewart, pourtant excellente dans ‘Sils Maria’ d’Olivier Assayas, semble ici moins à l’aise et pas toujours très investie.

‘Café Society’ est donc une petite déception. Pas très inspiré, plutôt fainéant, Woody Allen livre un nouveau plat un peu fade, souvent très long et bancal. Reste quelques éléments comiques intéressants et une représentation des années 30 savoureuse.


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