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'Freeheld' (Free Love) de Peter Sollett (4/10)

Années 2000. Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.


Adapté de l’histoire vraie d’une policière qui tente au seuil de sa mort de transmettre son héritage à sa compagne, ‘Freeheld’ retrace un combat important de l’égalité des couples homosexuels. Sujet fort, actrices superbes et en état de grâce, le film promettait énormément sur le papier. Mais la déception est malheureusement au rendez-vous face à un film qui manque à peu près tous ses enjeux à trop vouloir contenter tout le monde et surfer sur un académisme plat et sans intérêt. Le réalisateur Peter Sollett est pour beaucoup dans cette déception. Loin de montrer un mauvais film, il réalise quelque chose de plat et consensuel, qui n’émeut que par son sujet et jamais par le traitement qu’il en fait. ‘Freeheld’ est malheureusement un film assez plat. Complètement illustratif, il semble montrer des faits mais sans jamais s’impliquer. Tout apparait froid, impeccable, efficace, mais l’aventure humaine magnifique qui pouvait être montrée ne le sera jamais. Le film s’égare sur plusieurs chemins de traverse, s’attardant parfois sur les enquêtes menées par le personnage joué par Julianne Moore, enquêtes qui n’ont que peu d’incidence sur le film, et n’explore jamais le background du personnage d’Ellen Page, complètement survolé. Cette belle histoire d’amour est filmée platement, sagement, enchaînant les séquences clichées et sans intérêt. Jamais le film ne parviendra à capter clairement l’amour qui unit les deux femmes, pourtant pilier et vecteur essentiel de la dramaturgie. Les personnages secondaires, dont le rôle est pourtant important puisqu’ils aident (ou pas selon leurs convictions) les héroïnes, sont de même sacrifiés étrangement, rendant leur soutien au combat assez quelconque et mollasson. Si Peter Sollett ne parvient pas à rendre cet amour palpable, il ne parvient pas non plus à trouver un traitement correct concernant le combat de ces deux femmes devant la justice américaine, tant il filme tout avec une froideur et une platitude égales. Alors que Laurel et Stacie se battent, l’urgence de devoir achever ce combat avant la mort de Laurel n’est jamais montrée ni saisie. En résulte des combats verbaux qui, sans réelle mise en scène, retombent platement. Peter Sollett manque complètement un sujet pourtant fort et facilement émouvant. Il est pourtant aidé par Julianne Moore (malheureusement dans le même type de rôle que celui qui lui a valu un Oscar l’an dernier) et Ellen Page qui défendent leur partition avec les honneurs. ‘Freeheld’ est une amère déception, un film plat et consensuel qui ne se met jamais dans ses personnages et qui rate complètement le coche. L’aventure humaine est inexistante et le film ne décollera jamais vraiment, filmant les scènes d’amour, de mort, de révolte avec une équanimité navrante. Si le film n’est pas un ratage total dans le sens où il réunit beaucoup d’acteurs de premier plan et se laisse regarder sans déplaisir, il ne rend jamais justice à son formidable sujet. Quel dommage !




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