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'Julieta' de Pedro Almodovar (8/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 20 mai 2016
  • 2 min de lecture

Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.


Si l’on pensait Pedro Almodovar définitivement perdu après une suite de films un peu décevants depuis ‘Etreintes Brisées’, ‘Julieta’ signe probablement le grand retour du metteur en scène espagnol.

En très grande forme, le réalisateur livre un portrait de femme(s) poignant, saisissant et retrouve la veine romanesque de ses plus beaux drames.

‘Julieta’ est tout d’abord une réussite artistique incontestable. Si l’on reconnait parfaitement le style coloré d’Almodovar, il parvient à retrouver une énergie et une dynamique qui faisait souvent défaut à ses derniers longs-métrages. Dans un style chatoyant et coloré, le maître espagnol livre des images léchées et poétiques qui servent l’histoire d’une manière admirable.

Particulièrement soignée, sa mise en scène se met au service d’un scénario très bien écrit et construit. Si cette histoire de passions et de secrets reste complètement dans le style de ses films précédents, Almodovar parvient à éviter la redite grâce à une sensibilité et une pudeur qui ne le quittera jamais. Dès lors, il est dommage de constater quelques longueurs dans le développement du récit mais qui heureusement n’influent pas sur la qualité générale du film.

Appuyé par la musique très présente d’Alberto Iglesias, magnifique comme à son habitude, le film sait cependant arrêter les violons lorsque l’émotion trouve seule son chemin vers le spectateur, évitant ainsi intelligemment de surligner tous les effets et les sentiments que veut faire passer le long-métrage.

Almodovar parvient avec subtilité à rendre lisible les drames intérieurs de ses personnages, et sa ‘Julieta’ est une magnifique héroïne brisée, campée à divers moments de sa vie par deux comédiennes excellentes.

Toujours bien équilibré et subtil ‘Julieta’ est un drame à la fois lyrique, ample et romanesque, mais qui évite les effets et les larmes trop faciles. Parfois un peu bancal dans sa structure, le film reste cependant un très beau moment de cinéma et un magnifique portrait de femme. A voir !


 
 
 
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