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'The Nice Guys' de Shane Black (3/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 18 mai 2016
  • 2 min de lecture

Los Angeles. Années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…


Scénariste émérite de plusieurs succès hollywoodiens, dont l’Arme Fatale, Shane Black passe pour la troisième fois par la case réalisation, afin de mettre en image sa spécialité, le ‘buddy-movie’. ‘The Nice Guys’, présenté à Cannes hors-compétition, est-il la perle d’humour et d’écriture attendue ? Malheureusement pas. Si le film a quelques qualités appréciables, il parait vain et passe complètement à côté des qualités qu’il aurait dû développer. ‘The Nice Guys’ partait pourtant bien. Grâce à des décors qui nous replongent immédiatement dans les années 70, le visuel du film est extrêmement soigné et Shane Black propose une réalisation élégante et qui met en valeur de manière savoureuse ces univers colorés et rétros. Proposant à nouveau un duo d’enquêteurs fonctionnant en antagonisme, Shane Black prend le risque de resservir la même soupe à des spectateurs étant déjà passés par les classiques du genre. Pourtant, le duo d’acteurs fonctionne parfaitement. Russell Crowe, en petit mercenaire bougon, est convaincant mais se fait voler la vedette par le formidable potentiel comique de Ryan Gosling. S’appuyant complètement sur son acteur, Shane Black montre sa paresse en lui donnant les rênes du comique, qui aurait pourtant dû être mieux réparti, notamment dans l’écriture. ‘The Nice Guys’ est malheureusement paresseux car jamais inventif. Tout a déjà été vu, revu des centaines de fois. Shane Black ne sort jamais de ses hommages aux canons du genre et le spectateur un brin connaisseur pourra prévoir les ressorts du film bien longtemps à l’avance. Shane Black étant un bon scénariste, on se sent forcément déçu. Le film se veut souvent subversif mais rate le coche car le réalisateur ne trouve jamais le bon ton de l’histoire. En appuyant sa volonté de ‘coolitude’ à tout prix, Shane Black force souvent le trait, faisant de l’humour quelque chose de très lourd, et rate ses transitions dès lors que le film se veut plus dramatique. Changer de registre est certes difficile mais le réalisateur ne parvient jamais à faire basculer correctement sa comédie vers le drame comme savait si bien le faire ‘Bons Baisers de Bruges’, autre genre de ‘buddy-movie’ qui réussissait clairement mieux son pari. Shane Black ne semble jamais savoir à quoi s’intéresser ni quoi raconter. L’enquête, pas forcément palpitante car très prévisible, n’est clairement pas la préoccupation première mais si l’on sent la volonté de surtout s’intéresser à ses personnages, il n’a pas toujours l’air de se soucier de leurs interactions qui resteront caricaturales. A trop s’appuyer sur ses acteurs, ils finissent en roue libre et Ryan Gosling, par ailleurs excellent, finit par resservir sa voix de fausset et ses mimiques à la Jim Carrey un peu trop souvent. Complètement vain et pas forcément très drôle, ‘The Nice Guys’ ne sort jamais de ses rails ni de l’hommage. Prévisible, bancal et maladroit, le film est une déception et ne vaut que pour ses deux acteurs principaux.

 
 
 
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