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'10 Cloverfield Lane' de Dan Trachtenberg (7/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 5 avr. 2016
  • 2 min de lecture

Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d'abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu'il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d'envergure. En l'absence de certitude, elle décide de s'échapper...


Projet développé dans le plus grand secret par J.J.Abrams, ici producteur, ’10 Cloverfield Lane’ s’est entouré de mystères pour créer une véritable sensation de découverte. Apparenté au ‘Cloverfield’ de Matt Reeves sans pour autant être une suite, le premier film de Dan Trachtenberg est un excellent départ et une intéressante proposition de cinéma.

Film hybride un peu étrange, comme l’était en son temps son grand frère évoqué plus haut, ’10 Cloverfield Lane’ semble d’abord emprunter au huis clos, notamment ‘Panic Room’, pour proposer une histoire inventive et assez originale dont l’issue incertaine permet une grande richesse de narration.

La force du film provient d’un scénario très bien construit, bien que comprenant quelques longueurs qui rallongent le film inutilement. Adoptant essentiellement le point de vue de son héroïne, fraîchement enfermée dans un bunker, le réalisateur parvient à nous mettre dans la peau de ce personnage. Le geôlier, remarque John Goodman, est-il fou et a-t-il inventé cette histoire de fin du monde pour mieux enfermer ces deux jeunes gens ? Ou alors est-il tout simplement le sauveur et le protecteur de leur vie ? Cette ambivalence et ces doutes sont très bien rendus à l’écran, et quand les masques tombent, l’histoire révèle de nouvelles surprises scénaristiques.

’10 Cloverfield Lane’ est donc très bien conçu, la psychologie des personnages étant parfaitement rendue pour en faire des individus riches et intéressants. La mise en scène est en soit un petit trésor de simplicité et d’inventivité tant Dan Trachtenberg évite les redites et la lassitude dans un univers pourtant très étroit.

Film à l’issue incertaine, ’10 Cloverfield Lane’ propose donc plusieurs résolutions, toutes intéressantes mais au contenu philosophique assez différent. Serait-ce un film sur l’enfermement et la puissance du mensonge ? Sur l’obsession sécuritaire de certains ? Sur la folie ?

Le film répondra de manière franche au dernier tiers du film, laissant jusque-là les portes ouvertes. Ce type de narration est donc totalement ouvert et laisse libre au spectateur de se faire ses propres raisonnements. Si l’idée narrative n’est pas nouvelle, elle est ici brillamment servie !

Dès lors, le dernier acte est assez décevant, malgré un sens de l’action qui scotchera le spectateur a son siège. Car le réalisateur opte pour une des solutions les plus attendues, ’10 Cloverfield Lane’ perd forcément un peu de son mystère et de son attrait et se dirige surtout vers le blockbuster, avec ses scènes d’actions impressionnantes mais pas toujours crédibles.

Malgré tout, ’10 Cloverfield Lane’ est un très bon divertissement. Bien conçu et construit, efficace malgré ses longueurs, c’est un film prenant et mystérieux qui développe plusieurs pistes intéressantes bien qu’il soit forcé de révéler un jeu assez moyen à la fin. Laissez-vous surprendre !


 
 
 
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