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'The Danish Girl' de Tom Hooper (4/10)

The Danish Girl retrace la remarquable histoire d'amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l'artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Le mariage et le travail de Lili et Gerda évoluent alors qu’ils s’embarquent sur les territoires encore inconnus du transgenre.


Nouveau chouchou d’Hollywood après son Oscar pour ‘Le Discours d’un Roi’, Tom Hooper revient avec un film ambitieux dans sa thématique, raconter l’histoire du premier transsexuel connu, le peintre Einar Wegener appelé ensuite Lili Elbe.

Déjà responsable du moyen ‘Les Misérables’, film assez pauvrement mis en scène et surtout assez balourd, Tom Hooper semble réitérer ses idées de mise en scène avec ‘The Danish Girl’, malheureusement pas vraiment réussi.

Le film démarre plutôt bien en plantant de manière efficace son décor et ses personnages. Ce couple, assez bien joué par Eddie Redmayne et Alicia Vikander, est attachant et Tom Hooper rend palpable leur amour mutuel.

Malheureusement, les choses se gâtent après l’introduction. C’est l’essayage d’une robe qui va créer le trouble et le basculement chez le personnage d’Einar Wagener. Ce moment crucial est pour ainsi dire raté tant Tom Hooper ne parvient pas à retranscrire le chamboulement intérieur que vit son héros. A grand renfort de tics nerveux et de mimiques un peu grotesques et sur-jouées, il demande à son comédien de tout faire passer par le jeu mais le trait est forcé, surligné et amené sans grande intelligence et ce ne sont pas les gros plans insistants sur une bouche ou une main qui tremblent qui vont résoudre le problème.

Tom Hooper passe clairement à côté d’une grande partie de l’aventure intérieure de son héros/héroïne en ne parvenant jamais à la traduire à l’image. En résulte un film un peu glacé et illustratif qui ne va pas explorer plus en avant les tourments intérieurs.

Une fois cette scène passée, le scénario devient plutôt confus. Après la scène clé, le film bascule très vite : Einar est sûr de devenir Lili, sans que l’on comprenne vraiment le cheminement intérieur ni les doutes qui assaillent le personnage. Ce changement brutal arrive comme un cheveu sur la soupe et n’est jamais vraiment bien retransmis.

S’ensuit un creux scénaristique qui mine littéralement tout le milieu du film où les personnages, engoncés dans leur rôle respectifs, font du surplace et n’évoluent pas.

La mise en scène de Tom Hooper n’est pas très inventive et trop figée, même s’il gratifie souvent le long-métrage de plans magnifiques. Malheureusement peu rigoureux, confondant les plans de Bruxelles alors que l’action est sensé se dérouler à Paris, le réalisateur ne va jamais au bout des choses et passe à côté de ce qui faisait la substance principale du film.

Avec une réalisation figée et trop illustrative, Tom Hooper s’appuie sur ses images pour raconter l’aventure intérieure de ses personnages mais échoue régulièrement à la traduire. Parfois réussi mais souvent plombé par un manque de subtilité évident (à l’image des cheveux de Gerda qui blanchissent à vue d’œil suite aux tourments qu’elle endure), le film passe à côté d’un formidable sujet. Quel dommage !


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