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'Notre Petite Soeur' de Hirokazu Kore-Eda (8/10)

Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…


Il y a deux ans, Hirokazu Kore-Eda avait séduit le public et les critiques avec le très beau ‘Tel Père, Tel Fils’, qui avait également tapé dans l’œil du réalisateur Steven Spielberg. C’est dire si l’on attendait avec impatience le nouveau long-métrage du réalisateur japonais, ‘Notre Petite Sœur’.

Renouant avec les mêmes thématiques que ‘Tel Père, Tel Fils’, le cinéaste livre un film dans la continuité de ses travaux précédents mais suffisamment différent pour intéresser de nouveau.

‘Notre Petite Sœur’ est une belle réussite et un très beau moment. A la fois empli de plénitude et questionnant avec efficacité les liens familiaux et fraternels, le film se veut profondément humain et humaniste. Si les mauvaises langues pourront reprocher au film un ton léger très éloigné du cynisme en vogue actuellement, voir un ‘feel-good movie’ aussi exigeant et bien troussé est un plaisir de chaque instant.

Avec humilité et simplicité, Hirokazu Kore-Eda dresse une série de personnages attachants, profondément bons, mais blessés par leur passé. Il n’y a dans ‘Notre Petite Sœur’ nulle violence volontaire, nul mal, et ce qui aurait pu être de la naïveté est tout simplement la volonté de montrer ce que l’homme a de plus beau en lui.

‘Notre Petite Sœur’ est un conte optimiste qui questionne sur les relations et les liens familiaux. Où s’arrêtent les liens du sang ? Où commence l’accueil inconditionnel de nos proches ? Ces thématiques, le réalisateur les a déjà traitées mais de manière différente.

Porté par un casting féminin tout en nuance et en intériorité, le réalisateur aime ses personnages et livre des portraits attachants de femmes généreuses et sincères. Très fin dans son approche, très raffiné dans son traitement de l’émotion (même si parfois la musique surligne un peu trop l’image), le film est un hommage à la famille, pas tellement celle que l’on a à la naissance, mais plutôt celle que l’on se crée par la suite.

A travers une série de scènes toujours pertinentes, le réalisateur développe ses personnages de manière sensible et intelligente et a toujours quelque chose d’intéressant à raconter. On pardonnera donc volontiers quelques longueurs qui loin d’amoindrir le film permettent l’installation d’un rythme reposé et doux.

Malgré quelques légers défauts, ‘Notre Petite Sœur’ est un film humain et touchant. Plaisant et chaleureux, le réalisateur japonais questionne avec douceur sur la cellule familiale. Profondément bon envers l’humain, il permet ainsi à ses héroïnes de s’épanouir devant nous dans un poème léger, raffiné et sensible.

A voir sans hésiter !


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