'007 Spectre' de Sam Mendes (4/10)
Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne… En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…
Nouveau film autour de James Bond réalisé par Sam Mendes après l’immense succès de ‘Skyfall’, ‘Spectre’ était attendu au tournant par tous les fans de la franchise et du réalisateur.
Ce nouvel opus des aventures de James Bond parvient-il à se hisser sur les épaules de ses aînés ? Malheureusement non.
Malgré une réalisation exceptionnelle, ‘Skyfall’, épisode largement surestimé, souffrait déjà de plusieurs tares qui se retrouvent presque à l’identique dans ‘Spectre’, à commencer par un scénario qui démarre sur les chapeaux de roue pour ensuite retomber après la première heure.
En effet, l’ouverture de ‘Spectre’ est tout simplement extraordinaire. D’un plan-séquence absolument époustouflant, Sam Mendes nous livre une séquence d’anthologie qui reste imprimée dans les rétines. Le problème après une telle ouverture, c’est que le reste du film est très en-deçà des attentes.
Deux heures et demi pour raconter une histoire somme toute basique, c’est bien trop long. Accumulant les lourdeurs scénaristiques, ‘Spectre’ perd très vite de sa superbe pour livrer un film assez lourd et mal rythmé, la faute à un scénario fragile et mal maitrisé. Si l’idée de relier tous les films ‘James Bond’ joués par Daniel Craig était séduisante sur le papier, elle est fort mal exploitée et paraît complètement artificielle.
Ce qui amène au deuxième point négatif que le film partage avec ‘Skyfall’ : son méchant. Exit le blond platine et la jovialité ridicule de Javier Bardem qui surjouait sans nuance un personnage mal écrit, voilà le tour de Christoph Waltz. Introduit de manière quasi mystique dans le film, il n’impose jamais la crainte et la prestance qu’il est censé incarner.
Waltz fait du Waltz et rate son coup, pas aidé par une écriture balourde. Le scénario explique ses motivations grâce à une psychologie de comptoir douteuse. Il est vrai que les films sur l’agent 007 n’ont jamais brillé par leur psychologie fouillée mais car ils ne se prenaient pas non plus vraiment au sérieux. Malheureusement, ‘Spectre’ se veut très sérieux sans pour autant élever son niveau d’écriture et c’est un vrai problème.
Ici, tout semble mal maîtrisé. La réalisation de Sam Mendes, passée son coup d’éclat initial, faiblit et ne propose pas grand-chose d’inspiré (contrairement à ‘Skyfall’), même si elle reste efficace et lisible en toute occasion. Léa Seydoux, bonne actrice au demeurant, joue vraiment mal, posant clairement des questions sur sa présence au casting.
Si l’ensemble se tient malgré tout grâce à quelques bons moments qui sauvent un peu les meubles, ‘Spectre’ aligne des scènes d’action pas vraiment folichonnes, avec notamment un final très décevant.
S’ouvrant avec brio, ‘Spectre’ devient au fil des minutes de plus en plus plat et oubliable. Scènes d’action archi classiques, méchant pas vraiment marquant, le film semble répéter et amplifier les erreurs de ‘Skyfall’. C’est une déception.