top of page

'Everest' de Baltasar Kormakur (7/10)

Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.


Réalisateur islandais implanté à Hollywood depuis quelques films déjà, Baltasar Kormákur a réuni dans ‘Everest’ un casting de rêve autour d’une histoire vraie : la mort accidentelle d’une dizaine de randonneurs lors d’une ascension particulièrement éprouvante du célèbre ‘Toit du Monde’.

‘Réalisme’ semble être le maître mot de ce film vraiment réussi qui, plutôt que d’aligner des cascades et des scènes d’action improbables, oriente son récit sur l’authenticité. Avec précision, Kormàkur filme une histoire très bien construite, qui prend le temps de planter son décor et ses personnages pour mieux cerner les enjeux humains et nourrir un sous-texte nécessaire à la profondeur du film : la marchandisation des expéditions sur l’Everest et leur conséquence sur les vies humaines qui s’y aventurent.

Si la critique du mercantilisme est bien présente, elle sait s’effacer devant l’ampleur du récit, porté des comédiens très bons et impliqués.

‘Everest’ mise sur son réalisme pour emporter le spectateur dans une ascension glaciale et terrifiante. La crédibilité des décors jouera pour beaucoup dans l’immersion parfaite que l’on ressent grâce aux nombreux détails apportés aux scènes de préparation puis d’expéditions.

Dès lors, ‘Everest’ est un pari réussi car crédible et surtout appuyé par une réalisation efficace et immersive qui rythme le film à la perfection. Rendant parfaitement les contraintes, le danger et les difficultés liées à l’ascension en haute altitude, le film impose avec brio une atmosphère pesante, anxiogène, soulignée par une mise en scène souvent très près des visages, montrant parfaitement la petitesse de l’homme face aux forces de la Nature, et questionnant l’arrogance de l’être humain avec une réelle efficacité.

Le pari technique étant réussi, on s’attardera sur les défauts du film qui apparaissent surtout lors de la seconde moitié. Tout d’abord, ‘Everest’ a dû subir des coupes franches puisque certains rôles, notamment celui dévoué à Sam Worthington, sont sacrifiés. Avec un tel casting à l’écran, il fallait faire des choix, mais il est dommage que le résultat soit finalement un peu confus.

On ne comprend pas toujours le rôle de chaque personnage, ni ce qui se passe vraiment entre les différentes équipes lors de l’ascension à tel point que certaines zones d’ombres laissées par le film seraient pourtant essentielles à la dramaturgie (le problème des bouteilles de gaz est un bon exemple).

Kormakur casse également l’immersion par des scènes parallèles avec les proches des victimes qui coupent trop souvent l’action et qui n’apportent pas tellement plus, si ce n’est un final trop larmoyant pour être honnête.

Malgré ces défauts, ‘Everest’ est un film de qualité et un divertissement intelligent. A voir !


Recent Posts
bottom of page