'Ted 2' de Seth MacFarlane (1/10)
Les deux meilleurs amis du monde vont cette fois-ci s’aventurer en territoire totalement inconnu : le moment est venu de légaliser l’existence de Ted. Nos deux compères vivent toujours à Boston, mais alors que John est désormais célibataire, Ted a emménagé avec Tamy Lynn, la bombe de ses rêves. Alors qu’ils traversent leurs premiers orages maritaux, ils décident de faire un enfant pour consolider leur couple. Leurs espoirs sont brisés lorsque la cour du Massachussetts refuse de reconnaître le statut de personne à Ted, et lui octroie celui de « propriété », ce qui le rend inapte à l’adoption. Il est licencié de son travail au magasin et informé sans autre forme de procès que son mariage est annulé. Furieux et dégoûté, Ted va canaliser sa frustration sur la restauration de ses droits, et demander à son meilleur ami de l’aider à poursuivre en justice la Cour du Massachussetts. Ils engagent alors en tant qu’avocat une jeune activiste de la légalisation de la marijuana : Samantha L. Jackson. Mais Ted est débouté. Le trio s’embarque alors dans un road trip vers New York afin de tenter de convaincre le célèbre avocat des droits civils Patrick Meighan de porter leur dossier en appel. Leur but est de prouver qu’un ours en peluche accro à la bière et à la fumette a les mêmes droits que n’importe quel Américain accro à la bière et à la fumette.
Il y a quelques années, ‘Ted’ avait fait souffler un vent rafraichissant sur les comédies américaines en proposant un film assez trash et décalé, vraiment drôle et attachant.
Devant un tel succès critique et public, il était presque normal qu’une suite voie le jour. Malheureusement pour les spectateurs, ce ‘Ted 2’ est une véritable catastrophe et la preuve de l’avidité de studios peu scrupuleux.
S’il y avait une chose à sauver dans ‘Ted 2’, ce serait quelques gags vraiment drôles et son générique d’ouverture, à la musique et au visuel éblouissants. Le reste est une véritable aberration cinématographique comme on aimerait ne plus en trouver de nos jours.
Tout y est bancal, à commencer par l’histoire. Si le premier ‘Ted’ s’ouvrait sur une scène de film pour enfant pour ensuite mieux la détourner, provoquant ainsi un décalage hilarant, le nouveau film essaie quelque chose de complètement différent : proposer une intrigue entière de film pour enfant appliquée à un univers adulte.
L’histoire est dès le début bancale puisque ‘l’intrigue’ du film n’est que peu présente et prétexte à des gags souvent très lourds et surtout très mal amenés. Le fil conducteur se perd à mainte reprise, ce qui ferait croire qu’il n’est là que pour lier les gags entre eux. Mais pourquoi diable écrire une histoire aussi bête ? On peut proposer une comédie trash sans pour autant vouloir prendre le public pour un ramassis d’idiots. Ici, tout est lourd, archi vu, et cette intrigue de film pour enfant ne marche jamais dans une comédie pour adultes.
Cerise sur le gâteau, ce nouveau ‘Ted’ se prend très au sérieux, et veut mêler à sa comédie des relents humanistes. Si l’intention est louable, c’est, comme tout le reste, amené n’importe comment. Le film navigue toujours entre deux eaux : la comédie trash et décalée, et le film sérieux qui veut dénoncer quelque chose. Se prendre au sérieux dans un film aussi mauvais est juste ridicule, et ramener le combat des droits de l’Homme à celui d’un ours en peluche est surtout réducteur et méprisant. Pourquoi d’un côté mettre en avant ce droit à la différence si c’est pour s’en moquer en même temps ? Quelle est la logique, quelle est l’intention du metteur en scène ?
‘Ted 2’ n’a donc rien de cohérent ni de réfléchi dans sa démarche. Le scénario étant écrit sur un coin de table, le film accuse de sérieux coups de mous, surtout au milieu. La direction d’acteurs est catastrophique et la réalisation digne d’un soap fauché, à tel point que l’on se demande si vraiment l’équipe de film en a quelque chose à faire.
‘Ted 2’ parvient à rater tout ce que le premier volet avait réussi. Moins drôle, moins léger, mal fagoté, mal dirigé, mal joué et mal conçu, ce film est juste là pour soutirer de l’argent à un spectateur impatient de découvrir la suite du premier ‘Ted’. A éviter !