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'Still Alice' de Richard Glatzer & Wash Westmoreland (7/10)

Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.


Il y avait tout à craindre de ce film taillé pour les Oscar, relatant l’histoire d’une quinquagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer, et qui semblait être un mélodrame sirupeux et tire-larmes.

A la vue du film, on constate cependant que la vision des réalisateurs est toute autre et ‘Still Alice’ évite bon nombre de pièges dans lesquels d’autres films du même acabit se sont déjà fourvoyés.

Loin de tout effet gratuit, ‘Still Alice’ est avant tout très pudique. Si la musique souligne très souvent les émotions qui passent à l’écran, elle sait rester en retrait quand il le faut, faisant de cette histoire une odyssée amère mais jamais larmoyante.

Toujours sur la retenue, le traitement accordé aux personnages est exemplaire. On ne se sent jamais pris en otage par une soudaine montée forcée d’émotions, et ces dernières affleurent toujours de manière naturelle grâce à des comédiens excellents et très bien dirigés.

Julianne Moore se taille évidemment la part du lion mais on aurait tort de voir dans son rôle une prestation ‘oscarisable’, même si grâce à ‘Still Alice’, elle a obtenu la précieuse statuette. Loin d’une performance d’actrice complètement tapageuse, Julianne Moore, à l’image du film, joue tout en finesse son personnage et n’est jamais dans l’excès. Montrant à merveille les émotions qui la traversent, elle humanise comme jamais la déchéance de cette femme forte qui va tenter de conserver sa dignité jusqu’au bout.

Très bien dirigé et écrit, ‘Still Alice’ est donc un très bon film et une bonne surprise.

Le bémol vient du traitement trop classique réservé à l’histoire. On aurait en effet aimé plus de prises de risques artistiques qui auraient donné un petit ‘plus’ au film et lui auraient permis de vraiment décoller. Tout semble déjà vu et traité dans d’autres films aux sujets proches et il est un peu dommage de constater cet académisme qui touche beaucoup de films américains.

‘Still Alice’ demeure cependant un très bon film qui émeut sans prendre le spectateur en otage. Touchant de bout en bout et porté par une des meilleures actrices de son temps, ce film mérite votre attention.


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