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'Inherent Vice' de Paul Thomas Anderson (2/10)

L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n'est pas si simple… C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis.


Après une série de films virtuoses qui l’ont consacré parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération, Paul Thomas Anderson revient avec ce qui ressemble à une comédie policière, genre un peu plus léger que ce à quoi il nous avait habitués.

Attendu au tournant, ‘Inherent Vice’ déçoit sur à peu près tous les tableaux et constitue le premier faux pas d’un réalisateur qui se repose uniquement sur son talent et se plante dans les grandes lignes.

Le problème d’Inherant Vice est que c’est un film absolument insupportable, dans la lignée du ‘Cosmopolis’ de Cronenberg, c’est-à-dire bavard, long et incompréhensible. C’était pourtant bien parti avec une réalisation toujours au top, et les bases d’une enquête policière qui, bien que classique, semble passionnante.

Malheureusement, au fil des minutes, on se rend compte que le film ne va nulle part. L’enquête patine dans de multiples sous-intrigues et ramifications qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire. L’humour léger du début laisse bientôt place à l’ennui quand on se rend compte que l’enquête que l’on suit depuis le début n’est pas le sujet principal du film. Très vite mise au second plan, on ne sait pas très bien se retrouver dans ce film aux longueurs interminables, aux dialogues complètement creux. La question est : Que veut dire le réalisateur ?

Car il efflore bon nombre de sujets intéressants sans jamais rien approfondir, il développe beaucoup de personnages pour finalement ne rien en faire et la résolution de l’enquête devient complètement anecdotique. Entre le début et la fin, de longs plans interminables qui, séparément, seraient de très beaux morceaux de cinéma (avec notamment un plan séquence entre Joaquin Phoenix et Katherine Waterstone troublant et magnétique) mais qui mis bout à bout forment un film creux et bavard.

De splendides images et des belles performances d’acteurs ne suffisent malheureusement pas à faire un bon film et Paul Thomas Anderson semble se brûler les ailes sur un projet trop ambitieux et hermétique qui ne plaira qu’aux analystes et aux ‘intellos’ en mal d’énigmes.

Car on devine une complexité sous-jacente qui après analyse pourra peut-être parler au spectateur, mais en l’état, le film est imbuvable et interminable. Le réalisateur pompe allégrement chez Tarantino et les frères Coen, tout en développant malgré tout une continuité logique de son propre style.

Mais tout cela tourne complètement à vide car Anderson ne trouve jamais de fil conducteur clair et semble filmer tout et n’importe quoi, sans discernement, sans aucun sens de la narration ou du montage.

‘Inherent Vice’ est un réel chemin de croix. Interminable, abscons, futile, Paul Thomas Anderson se repose sur la seule force de sa réalisation (certes incroyable) pour construire son film. Malheureusement, de belles images mises bout à bout ne suffisent pas à faire un bon film. Une immense déception.


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