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'La French' de Cédric Jimenez (7/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 22 déc. 2014
  • 2 min de lecture

Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.


Retraçant l’histoire tristement célèbre du juge Michel face à au milieu mafieux marseillais, ‘La French’ s’impose dès les premières images comme un des films français les plus ambitieux de cette année. Avec une histoire très proche du monument de Michael Mann, ‘Heat’, Cédric Jimenez se livre à l’exercice au combien risqué du film de gangsters appliqué à une production française.

Au final, le film est de qualité, marchant fidèlement sur les pas de ses modèles américains et côtoyant facilement le dyptique ‘Mesrine’ en terme de qualité.

Cédric Jimenez s’est visiblement beaucoup investi pour livrer un film de très bonne facture. La reconstitution historique des années 70 est formidablement retranscrite et le cadre fourmille de détails et d’objets qui favorisent l’immersion du spectateur.

Le scénario, très bien construit, prend le temps d’introduire le personnage du juge, mais aussi celui de Gaëtan Zampa, le ‘parrain’ de la ‘French Connection’. Jamais caricaturaux, les personnages bénéficient d’une écrite efficace et le film est parfaitement rythmé, alternant enquête policière, scènes de vie familiales, fausses pistes et scènes d’action efficaces.

La réalisation de Cédric Jimenez est parfaitement adaptée et claire bien qu’un poil classique. Aussi à l’aise dans le registre de l’action que dans celui du drame, ‘La French’ assemble parfaitement son récit et intéresse de bout en bout.

Les acteurs sont vraiment bons et bien dirigés, notamment Jean Dujardin et Gilles Lellouche, pas vraiment attendus dans des rôles qu’ils habitent finalement avec un naturel épatant. Ils sont accompagnés par d’excellents seconds rôles tels que Céline Sallette et Guillaume Gouix.

Si l’on pouvait résumer en un mot ‘La French’, ce serait avec l’adjectif ‘efficace’. Avec très peu de temps morts, le film va droit au but, peut-être même trop. On aurait aimé plus de background pour approfondir les personnages, plus de prise de risques pour donner une tonalité plus profonde au récit.

Car le principal défaut de ‘La French’ est son classicisme. Cédric Jimenez livre un très bon film mais il manque ce supplément d’âme qui faisait la force de ‘Heat’, cette maîtrise parfaite du cadre et de la narration qui transforme un bon polar en chef d’œuvre. ‘La French’, malgré son ambition évidente, souffre de la comparaison avec ses illustres modèles car il ne veut pas prendre le risque de déplaire et joue donc la carte de la sûreté.

Cependant, il serait dommage de bouder son plaisir car ‘La French’ offre un très bon moment de cinéma et son ambition fait plaisir dans une production française toujours frileuse à sortir des films couteux qui ne sont pas des comédies. Une très bonne surprise donc.


 
 
 
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