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'Samba' de Eric Toledano & Olivier Nakache (7/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 4 nov. 2014
  • 2 min de lecture

Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d'imagination qu'eux ?


Attendus au tournant après l’énorme succès d’Intouchables, Eric Toledano et Olivier Nakache livrent avec ‘Samba’ un film délaissant la comédie pure pour se tourner vers le drame social. Bien loin des frères Dardenne, les réalisateurs ne renient cependant pas pour autant pas leur style mais évitent habilement la redite grâce à un propos de base beaucoup plus alarmiste.

En racontant les déboires d’un sans-papier sénégalais en France, les réalisateurs dressent un état des lieux pertinent de l’immigration. Se jouant des clichés sans les éviter totalement, ‘Samba’ apporte son lot de questionnement et a la bonne idée de ne jamais chercher de réponse. Qu’ils soient bons ou mauvais, les personnages sont avant tout humains et personne ne sort diabolisé de l’histoire, pas même la police, qui aurait pu avoir le mauvais rôle.

C’est grâce à une écriture intelligente et humaine, qui caractérisait déjà Intouchables, que le film parvient à réaliser un nouveau consensus.

‘Samba’ est donc un bon film, habile et touchant, qui doit beaucoup à ses interprètes. Omar Sy dégage toujours cette bonté touchante et cette sensibilité qui fait immédiatement résonner l’empathie du spectateur tandis que Charlotte Gainsbourg campe avec justesse cette femme fragile et dépressive, version comique de ses rôles chez Lars von Trier.

Grâce à une intelligente alternance de rires et de drames, les réalisateurs parviennent toujours à varier les situations pour éviter les redites, et apporter de la légèreté à un sujet qui aurait pu être plombant.

Le contrecoup de ces changements de ton est que le film paraît se chercher un peu plus qu’Intouchables. En effet, ‘Samba’ contient quelques longueurs et une variété de ton qui gâche parfois le rythme narratif et l’efficacité du scénario. Ce qu’il perd en efficacité, ‘Samba’ le gagne en audace et malgré le sujet, permet de bons rires même si l’humour est cette fois forcément plus cynique et amer.

La mise en scène, simple mais efficace, ne se prive pas de quelques séquences plus complexes, tel ce long plan-séquence du début, savamment orchestré et qui sert à introduire le personnage principal. Ne se reposant pas sur leurs lauriers, les deux réalisateurs cherchent vraiment ici un langage cinématographique plus approfondi et c’est tout à fait louable.

‘Samba’ risque de désarçonner ceux qui voudraient voir un Intouchables bis car les réalisateurs ont voulu tout autre chose pour ce nouveau film. Toujours dans cette même veine humaniste et légère, ‘Samba’ est un film à la fois doux et amer, intelligent et touchant. Pas toujours à la hauteur de son prédécesseur, il gagne en variété ce qu’il perd en efficacité.


 
 
 
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