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'The Loft' d'Erik van Looy (3/10)

Dans le plus grand secret, cinq hommes mariés partagent un loft dans lequel ils reçoivent leurs maîtresses et nouvelles conquêtes en toute quiétude. Un arrangement de premier ordre, jusqu’à un froid matin d’hiver où ils y découvrent le corps d’une jeune femme. Aucun d’eux ne la connait, ne sait d’où elle vient, ni comment elle est arrivée dans ce loft, dont ils sont les seuls à posséder une clef. Ils doivent dès lors essayer de comprendre ce qui s’est passé et pourquoi, mais ils se méfient de plus en plus les uns des autres. Il semble maintenant qu’ils se connaissent beaucoup moins bien qu’ils ne le pensaient.


Enorme succès du cinéma belge il y a quelques années, ‘The Loft’ débarque à nouveau sur les écrans dans un remake américain avec, fait étonnant, Erik van Looy, déjà réalisateur de la première mouture, qui prend les commandes cette version hollywoodienne.

La première chose que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que cette version américaine ne connaîtra pas le même succès que la version belge. Pourquoi ? Car ce remake est tout simplement un ratage sur presque toute la ligne et remet en cause sa propre existence en proposant une version qui, de l’avis de beaucoup, est inférieure en tout point à son modèle.

Le point le plus réussi du film réside dans le scénario, une histoire d’hommes liés par des secrets très forts et une amitié indéfectible, qui plongent dans une sombre histoire de meurtre qui mettra à mal leur confiance et leur entente. Les rebondissements et le suspens induits par l’histoire permettent de tenir éveiller l’intérêt du spectateur mais c’est finalement la seule qualité du long-métrage tant les autres aspects du film sont bâclés et sans intérêt.

La première chose qui frappe est la piètre prestation des acteurs, qui sont pourtant loin d’être des novices. Probablement mal dirigés et pas aidés par un traitement psychologique inexistant, ils livrent un jeu fade, inexpressif et souvent ridicule.

C’est bien simple, aucun n’arrive à donner corps à son personnage de manière crédible. Tous paraissent lisses, fades et ne créent aucune empathie chez le spectateur, si bien que quand les masques tombent et que les secrets sont révélés, on se fout un peu de ce qui peut arriver aux héros tant les acteurs sont à côté de la plaque.

Cette mauvaise interprétation est à mettre également sur le compte du scénario, qui lisse tous les personnages de l’histoire en ne montrant qu’une caricature ultra basique de ce qu’ils auraient pu être. Le script ne parvient jamais à trouver leur psychologie, leurs émotions et leurs motivations, si bien qu’ils ne peuvent véhiculer que quelque chose de vide et d’inintéressant.

Erik van Looy livre quant à lui une réalisation digne d’un mauvais téléfilm des années 70. A grand renforts de zooms sur les visages (inexpressifs) de ses acteurs, de flous inutiles et agaçants, la mise en scène est tellement démonstrative qu’on a l’impression que tout est surligné en permanence. Adoptant un style complètement outrancier et démodé, le réalisateur tue les rares émotions qui auraient pu naître des images, pas aidé non plus par une photographie totalement glaciale et impersonnelle.

Impersonnel et glacial sont probablement les meilleurs qualificatifs pour parler de ce remake de ‘The Loft’. Complètement désincarné et sans âme, le film n’est tenu que par la force intrinsèque de son scénario. Une grosse déception pour un film que l’on devrait très vite oublier.

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