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'Saint Laurent' de Bertrand Bonello (7/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 29 sept. 2014
  • 2 min de lecture

1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.


Cette année aura vu la naissance de deux projets sur Yves Saint-Laurent. Après le film de Jalil Lespert, académique et assez anecdotique, débarque la version de Bertrand Bonello.

Loin d’être une simple redite ou une copie du précédent, ‘Saint Laurent’ impose déjà dès les premières images une toute autre approche du célèbre couturier. En effet, là où le film de Lespert essayait de brasser une grosse partie de la vie d’YSL, le film de Bonello ne se concentre que sur une période précise. On n’apprendra finalement peu de choses factuelles sur l’homme car la richesse de ‘Saint Laurent’ est ailleurs.

L’option que privilégie Bonello est clairement d’approfondir ce qui se trame dans la tête de l’artiste, grâce à des séquences pas toujours informatives mais intéressante du point de vue psychologique. A l’aide d’une mise en scène puissante et magnétique, le réalisateur nous livre un portrait assez complet et tout en nuances du couturier. Il y montre les multiples facettes du créateur grâce à des situations et des instantanés tout à fait pertinents qui en disent long sur l’homme.

A la fois sensible, lâche, touchant, égocentrique, le génie d’YSL se déploie ici dans toute sa complexité, grâce à de belles idées de mise en scène (split-screen sur les défilés, hallucinations…), et qui rend la version de Lespert bien fade en comparaison.

Car Bonello tire de son personnage une fresque passionnante sur la vie d’un artiste, sur le poids de son acte de création, sur les démons qui le poussent à créer et en même temps se détruire, et fait donc de la destinée du couturier quelque chose d’universel. Il tire de chaque séquence une force purement cinématographique qui lie en un tout cohérent les différentes parties du film.

Gaspard Ulliel effectue un retour fracassant et habite littéralement son personnage, disparaissant complètement dans ce rôle pourtant difficile, et l’acteur est entouré par d’autres comédiens non moins talentueux qui livrent des prestations de haute volée.

Le ‘Saint Laurent’ de Bonello est donc un film de très grande qualité et intéressant de bout en bout. Il est par conséquent fort dommage de constater les longueurs qui parsèment ça et là le film, qui aurait mérité quelques coupes au montage, pour condenser certaines vignettes malheureusement un peu longues.

En effet, le film se perd parfois sur des chemins de traverse, souvent forts intéressants, mais bien trop longs. Ces temps-morts amoindrissent malheureusement le film, qui reste au demeurant une très bonne surprise et un excellent moment de cinéma.

 
 
 
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