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'Jimmy's Hall' de Ken Loach (8/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 12 août 2014
  • 2 min de lecture

1932 - Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale. L'Irlande qu'il retrouve, une dizaine d'années après la guerre civile, s'est dotée d'un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l'Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.


Après une comédie légère et sociale (‘La Part des Anges’), intéressante mais quelconque, Ken Loach revient par la grande porte du cinéma avec un film d’époque doublé d’un biopic.

‘Jimmy’s Hall’, malgré ses costumes et sa reconstitution de l’Irlande des années 30, est bien un film de Ken Loach avant toute autre chose.

En effet, ce vétéran du cinéma garde son indignation et sa fibre sociale intactes. Renouant avec ses valeurs, le réalisateur signe avec ‘Jimmy’s Hall’ un film bouillonnant et intense, véritable plaidoyer envers les paysans et les pauvres du peuple, qui veulent s’élever de leur condition misérable par l’art et le savoir.

Le scénario, efficace, est véritablement transcendé par une réalisation à la fois sobre et magnifique. La photographie est également excellente et apporte aux paysages de l’Irlande une profondeur digne des grands peintres.

Comme souvent chez Ken Loach, l’humanité des personnages est contagieuse. Intense et charismatique, Jimmy est joué avec un magnétisme tranquille par le très bon Barry Ward. Les autres rôles, plus ou moins secondaires, sont très bien approfondis et interprétés.

Si par moment Ken Loach manque encore de finesse dans le traitement de son sujet, il ajoute cependant énormément de nuances à l’histoire. Le vieux prêtre qui veut empêcher l’édification du dancing bénéficie d’un traitement intéressant puisque de caricatural, il adopte un comportement beaucoup plus nuancé dans la seconde moitié du film.

‘Jimmy’s Hall’ est souvent intense, poétique, et Ken Loach réussit donc son pari car le film soulève bien l’indignation du spectateur, grâce à l’empathie que l’on éprouve pour ces personnages, et surtout grâce à la sensibilité du réalisateur, qui n’a rien perdu de sa fibre sociale et qui reste vigilant malgré le temps qui passe.

Un excellent cru du grand maître.

 
 
 
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