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'La Planète des Singes : l'Affrontement' de Matt Reeves (8/10)

Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.


Deuxième volet des origines de la saga 'La Planète des Singes', 'l'Affrontement' se situe dix ans après le premier opus.

Bonne nouvelle, le film est suffisamment différent pour éviter la redite, tout en assurant une continuité logique dans la saga. Alors que le premier opus se focalisait beaucoup sur le facteur humain, celui-ci est relégué au deuxième plan car 'l'Affrontement' sera surtout centré sur les singes et notamment sur César, joué par Andy Serkis.

La performance capture reste bluffante et fait véritablement vivre les singes en leur donnant une âme et des expressions. La réussite du film reposait en grande partie sur ce challenge technique, remporté haut la main.

Les thématiques développées dans le premier opus ont un peu changé et deviennent plus intenses et plus profondes ici.

Ce qui étonne le plus à la vision du film de Matt Reeves (responsable du très bon Cloverfield), c'est le côté intimiste de ce blockbuster estival. En effet, malgré ses enjeux, le film prend le temps (peut-être un peu trop) de construire son histoire, ce qui fait que la première moitié du film est très avare en scènes d'action. Il construit les enjeux émotionnels nécessaires à humaniser les singes, et lâche enfin la bride dans une seconde partie intense et profonde.

Car 'L'Affrontement' n'est pas une coquille vide mais comme ses aînés se sert de son histoire pour développer un propos fort et surtout d'actualité.

Il est question de violence, du cycle infernal qu'elle engendre, des gens qui manipulent les autres pour les amener à faire 'leur' guerre, mais aussi des préjugés raciaux. Ces thématiques restent toujours en filigrane et n'alourdissent pas ce très bon film, bien construit et bien fait.

Malgré des dialogues pas toujours au top et certaines séquences un peu faibles, Matt Reeves filme avec intelligence ses singes et ses humains et montre à quel point chacun est le reflet de l'autre. La réalisation n'en fait jamais trop et reste sobre, ce qui renforce le côté 'intimiste' du film et les humains comme les singes sont toujours traités avec beaucoup de finesse, et leurs interactions bien approfondies et utiles au cheminement de l'histoire.

Plus profond et atypique que le premier volet, 'L'Affrontement' est un blockbuster de qualité, bien loin des canons actuels des superproductions.

La fin, assez pessimiste, reste là pour en témoigner : Hollywood produit encore des films grands publics qui savent rester sans concession.

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