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'The Two Faces of January' de Hossein Amini (7/10)

1962. Un couple de touristes américains très élégants, le charismatique Chester MacFarland et sa jeune épouse Colette, arrive à Athènes. À l’Acropole, ils rencontrent Rydal, jeune guide américain parlant grec, arnaqueur de touristes à l’occasion. Séduit par la beauté de Colette et impressionné par la fortune de Chester, Rydal accepte sans hésiter leur invitation à dîner. Les McFarland se révèlent moins lisses qu’il n’y paraît : le luxe et leur raffinement cachent bien mal leur part d’ombre.


Adapté d'un livre de Patricia Highsmith, 'The Two Faces of January' s'inspire clairement d'un autre film adapté de l'écrivain : 'Le Talentueux Mr Ripley' d'Anthony Minghella.

Hossein Amini s'imprègne donc naturellement du très grand 'Mr Ripley' pour livrer un très bon premier film, bien que clairement en dessous de son illustre aîné.

Scénariste doué, le réalisateur mise clairement sur un scripte en béton armé. On sent le savoir-faire dès les premières minutes. Le rythme du film est sans temps mort et l'on ne s'ennuie jamais face aux mésaventures de ce couple douteux formé par les très bons Viggo Mortensen et Kirsten Dunst. Les scènes du film ont toutes leur place dans l'intrigue générale et il n'y a rien à enlever tant l'efficacité des dialogues et de la conduite narrative sont parfaites.

Tout le film sera à l'image de ce scénario : précis, sans chichi et efficace. La réalisation et la photographie sont excellentes et démontrent déjà une sérieuse maîtrise de la part du réalisateur.

Oscar Isaac (vu dans 'Drive' et 'Inside Llewyn Davis') ne cesse de conquérir progressivement les écrans grâce à une présence et un talent indéniable, et tient sans effort la comparaison avec ses deux compagnons de jeu cités plus haut.

'The Two Faces of January' est donc un film de très bonne facture.

Là où le film pêche un peu, c'est dans la profondeur des personnages. Si ceux-ci sont bien traités, ils n'évoluent que très peu tout au long du film. Alors qu'on assistait à la naissance d'un vrai psychopathe dans 'Le Talentueux Mr Ripley', les personnages ici seront coincés dans leur rôle respectif. La part d'ombre de Chester ne sera jamais trop approfondie, ainsi que celle, certes moins grande, de Rydal.

La rivalité entre les deux hommes ne sera pas non plus fouillée outre mesure. Le cinéaste aurait pu mettre plus en valeur à la fois leurs différences, mais surtout leurs ressemblances, qui forment les 'deux faces' d'un même personnage, tous deux pas vraiment bons.

Le film survole un peu toutes les implications morales et psychologiques de ses personnages et c'est dommage car il manque du coup de profondeur et reste essentiellement descriptif, là où 'Le Talentueux Mr Ripley' arrivait vraiment à s'attacher à son personnage principal et à cerner sa psychologie au-delà de l'histoire passionnante qu'il racontait.

Pour autant, on ne boude pas notre plaisir devant ce film réellement très bien conçu et intéressant de bout en bout.


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