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'Grace de Monaco' de Olivier Dahan (3/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 28 mai 2014
  • 2 min de lecture

Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment ou la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.


En 2007, Olivier Dahan relance le genre du biopic grâce à son somptueux film sur Edith Piaf, 'La Môme'. Depuis, les biopics inondent les écrans de cinéma avec de nombreuses tentatives plus ou moins réussies. Face à quelques succès comme le percutant '12 Years a Slave', combien de films moyens et oubliables (La Dame de Fer, Diana, Hitchcock...) ont débarqué chez nous, livrant la vie de gens célèbres avec un manque de saveur évident...

C'était donc avec une confiance certaine que l'on retrouvait Olivier Dahan dans un biopic fort intéressant consacré à une icône du cinéma.

Hélas, 'Grace de Monaco' est un film raté et n'arrive pas un instant à la cheville de son illustre prédécesseur.

Premièrement, le scénario n'est pas très intéressant et on se demande bien ce qui a pu pousser Olivier Dahan à mettre en image cette histoire. La première partie du film se focalise sur le tiraillement de Grace entre sa vie de princesse et ses envies d'actrices. Redondant, le film n'approfondit jamais les sentiments et les déchirements de son personnage et rend l'ensemble bien creux.

Alors qu'on est à la limite de l'ennui, la deuxième partie redynamise cependant l'histoire en montrant les intrigues et les complots de la cour de Monaco. Si l'intérêt du spectateur se réveille, il est un peu factice tant le film perd son sujet principal, Grace de Monaco et se concentre sur l'histoire du rocher monégasque.

Tous les aspects du film sont un peu à l'image de ce scénario. La réalisation est outrageusement 'glamour', avec des lumières diaphanes et des flous qui débordent dans tous les sens. La moindre émotion d'un personnage est surlignée et écrasée par une musique pompeuse et exubérante.

Le film n'est jamais subtil et est par trop illustratif. Tous les tourments de Grace sont survolés et ne seront jamais traités avec profondeur. La même chose se produit avec les intrigues historiques de la deuxième partie, qui sont juste montrées sans qu'aucune analyse profonde ne se dégage des images.

Les acteurs font leur travail mais n'incarnent jamais totalement leur rôle, sûrement à cause de ce scénario d'une platitude consternante. On a connu Nicole Kidman beaucoup plus habitée en Virginia Woolf dans 'The Hours' de Stephen Daldry.

Tout cela est bien dommage car ci et là, quelques scènes viennent relever la qualité générale du film, à l'image du discours de Grace pour le gala de la Croix-Rouge. Touchant, sincère, filmé au plus près du visage et sans musique, l'émotion s'impose enfin naturellement et avec subtilité. Ces instants sont malheureusement trop rares.

'Grace de Monaco' est assez lourd, assez creux et c'est une grande déception.

 
 
 
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