'Les Yeux Jaunes des Crocodiles' de Cécile Telerman (2/10)
- Sylvain Ruffier
- 30 avr. 2014
- 2 min de lecture
Deux sœurs que tout oppose. Joséphine, historienne spécialisée dans le XIIème siècle, confrontée aux difficultés de la vie, et Iris, outrageusement belle, menant une vie de parisienne aisée et futile. Un soir, lors d’un dîner mondain, Iris se vante d’écrire un roman. Prise dans son mensonge, elle persuade sa sœur, abandonnée par son mari et couverte de dettes, d’écrire ce roman qu’Iris signera, lui laissant l’argent. Le succès du livre va changer à jamais leur relation et transformer radicalement leurs vies.
La rencontre entre deux grandes actrices françaises sur une histoire plutôt intéressante donnait franchement envie de voir 'Les Yeux Jaunes des Crocodiles'. A l'arrivée, le film ressemble surtout à un épisode de 'Plus Belle la Vie', en un peu plus long. Le film est une déception pour plusieurs raisons. La première est la qualité du scénario. Si l'histoire promettait en soi beaucoup de bonnes choses, le résultat fait un peu peine à voir. La faute à des dialogues très écrits, qui ne font jamais naturels, et qui décrédibilisent totalement le jeu des comédiens. Le côté 'Plus Belle la Vie' se retrouve surtout dans de nombreuses sous-intrigues pas hyper intéressantes (par exemple l'histoire du beau-père), qui font très clichés et qui sont traitées de manière totalement caricaturales et mièvres. Le film manque d'ailleurs clairement de subtilité et de nuances dans le traitement des personnages, qui ne sont pas attachants car soit trop bons, soit trop cons. Le traitement réservé à la 'mauvaise soeur' est trop lourd, trop moral et trop partial, et oblige le spectateur à prendre immédiatement partie pour l'autre soeur, ce qui affaiblit clairement le rôle du spectateur dans l'histoire. Probablement adaptée trop littéralement au cinéma, l'histoire n'a pas vraiment d'unité. Les scènes se succèdent sans vraiment approfondir les idées abordées. La véritable intrigue arrive très tard dans le film, presque à la deuxième moitié, ce qui pose de sérieux problèmes de structure. C'est fort dommage car la réalisation est plutôt soignée, bien que s'égarant vraiment dans la mièvrerie et le mauvais mélodrame dans certaines séquences. Les acteurs méritaient d'être vraiment dirigés mais c'est en grande partie la faute de ces dialogues indigestes et artificiels. Une grosse déception.