top of page
Rechercher

'Diplomatie' de Volker Schlöndorff (8/10)

  • Photo du rédacteur: Sylvain Ruffier
    Sylvain Ruffier
  • 7 avr. 2014
  • 2 min de lecture

La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.


Issu d'une pièce de théâtre, ce 'Diplomatie' en garde le squelette : en effet, la majorité du film se déroulera dans une seule pièce. Le réalisateur aurait pu se concentrer uniquement sur le face-à-face entre ces deux hommes (les comédiens André Dussollier et Niels Arestrup, excellents) mais il explose intelligemment le cadre pour nous emmener dans l'Histoire (grâce à quelques images d'archives) et dans les rues de Paris. Ainsi, les décisions et discussions qui se déroulent dans le bureau du Général Van Choltitz ont un véritable impact, tout simplement car on voit leurs conséquences visuellement. En terme de narration, cela renforce efficacement la dramaturgie et la tension du film.

Et il est plaisant de constater la force d'un scénario parfaitement écrit. Les moments les plus tendus seront paradoxalement les moins spectaculaires. Ils se trouvent dans les magnifiques joutes verbales des deux rôles principaux, écrits avec une intelligence rare, car les montrant tout en nuance et hantés par leurs doutes intérieurs. La force principale du film se trouve là : on finit par comprendre et s'attacher à ces deux hommes, chose d'autant plus difficile lorsque l'on a à faire à un général nazi.

'Diplomatie' ne tombe jamais dans la caricature, la redite... Les protagonistes évoluent lentement, logiquement, grâce à des enjeux bien cernés et des réactions toujours crédibles. Le film doit donc autant à son réalisateur qu'à ses comédiens.

Le seul bémol (et sans jeu de mot) du film vient de la musique. Trop illustrative, elle surligne tout ce que la caméra nous dévoile et appuie trop les émotions qui surgissent pourtant naturellement, émaillant légèrement la belle finesse du film.

Cela ne doit pas vous empêcher d'aller voir ce très bon film historique.


 
 
 
Recent Posts

© 2014 Sylvain Ruffier, tous droits réservés

bottom of page